Les régiments de Perpignan

Le 24e Régiment d'Infanterie Coloniale (RIC)

Créé en 1902 par dédoublement du 4e RIC (régiment d’infanterie coloniale), le 24e RIC prend garnison en partie à Perpignan en partie à Sète. Lors de la mobilisation générale, il accueille de nombreux réservistes qui ont servi en Afrique, dans les zouaves ou dans la marine.

Il embarque les 9 et 10 août vers les Ardennes et participe à la bataille de la Marne, en 1916 à celle de la Somme, en 1917 à celle de l’Aisne et en 1918 à Reims. A partir du 4 décembre 1918, il participe à l’occupation du Palatinat Allemand. Les Marsouins du 24e RIC sont restés à Perpignan jusque dans les années 1980.

D’après Renaud Martinez (historien militaire) : « Perpignan, ville de garnison », Perpignan pendant la première Guerre mondiale, Nouvelles éditions Sutton, Tours, octobre 2018.

 

Le 44e Régiment d'Infanterie Coloniale (RIC)

Le 2 août 1914, les réservistes de la Coloniale rejoignent leur unité à Perpignan. Ils vont être intégrés dans un régiment créé de toutes pièces pour les besoins de la guerre. Ce régiment, formé par le 24ème RIC, se voit rajouter le chiffre 20 et devient le 44ème RIC. D’abord envoyé en Belgique, le régiment participe ensuite à la bataille de la Marne, puis se déplace en Argonne. Après l’offensive de Champagne du 25 septembre 1915, le 44ème RIC est relevé et rejoint la Main de Massiges, puis le front de la Somme, avant de se rendre aux côtés de l’Armée d’Orient pour la bataille de Monastir (1916) en Macédoine, et occuper le secteur jusqu’en juillet 1918. Du 15 septembre au 8 novembre, il participe à la bataille contre les Bulgares et les Austro-allemands à Uskub. Il est dissout le 14 décembre.

D’après Renaud Martinez (historien militaire) : « Perpignan, ville de garnison », Perpignan pendant la première Guerre mondiale, Nouvelles éditions Sutton, Tours, octobre 2018.

Le 53e Régiment d'Infanterie (RI)

Arrivé dans le département en 1907, le 53e régiment d’infanterie jouit d’un grand prestige car il possède un passé glorieux. Créé en 1656, il a participé à tous les conflits de l’Ancien régime avant de se faire une excellente réputation lors des guerres de la Révolution et de l’Empire. Au 19ème siècle, il a été présent aux guerres d’Italie et a été l’un des acteurs principaux de la conquête de l’Algérie. Enfin, en 1870 et 1871, il s’est taillé sa part de gloire à Sedan et à l’Armée de la Loire. Sur son drapeau, sont inscrits les noms glorieux de : ZURICH 1799, la MOSKOWA 1812, ISLY 1848 et SOLFERINO 1859.

Au total, c’est 3400 hommes qui embarquent le 7 août 1914 sur des trains, au milieu d’une foule en délire, en direction de la Lorraine. A la tête de tous ces hommes, 57 officiers d’active et de réserve. 21 d’entre eux ne rentreront pas et les autres seront quasiment tous blessés, parfois très grièvement, certains plusieurs fois. Ce prestigieux régiment participe aux plus grandes batailles : la Lorraine en 1914, la Champagne en 1915, Verdun en 1916 et Noyon puis à nouveau La Champagne en 1918.  701 soldats des Pyrénées-Orientales trouveront la mort sur ces champs de bataille. Parmi eux, le colonel Arbanère, l’aspirant Buffet, etc.

Pendant la Grande Guerre, la devise de ses soldats était : « Catalan avant tout, Français par-dessus-tout ! »

Ce régiment a été dissout à la fin de la guerre, après avoir été honoré de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre à Hazebrouck.

D’après Renaud Martinez : « Perpignan, ville de garnison », Perpignan pendant la première Guerre mondiale, Nouvelles éditions Sutton, Tours, octobre 2018.

Le 126e Régiment d'Infanterie Territoriale (RIT)

Le 3 août 1914, les effectifs du 126e régiment d’infanterie territoriale sont mobilisés et atteignent rapidement 3200 hommes. Le régiment, composé de « papys » de trente ans et plus, est commandé par le lieutenant-colonel Flick. Son recrutement est quasiment catalan. Le rôle dévolu aux territoriaux, bien que d’une importance certaine, n’entre pas dans les plans de l’Etat-major comme une troupe de tout premier ordre. Certains soldats vont à Mont-Louis, d’autres sont affectés à la surveillance de prisonniers. Le 17 août le 126e RIT embarque à Port-Vendres pour rejoindre le sud de la Tunisie où il se bat et reste jusqu’en février 1919. Mi-octobre 1914, 1200 territoriaux regagnent la métropole où ils rejoignent d’autres régiments.

D’après Renaud Martinez : « Perpignan, ville de garnison », Perpignan pendant la première Guerre mondiale, Nouvelles éditions Sutton, Tours, octobre 2018.

Le 253e Régiment d'Infanterie (RI)

A la déclaration de guerre, tous les régiments d’infanterie mettent sur pied un régiment de réserve, dont le numéro correspond à l’unité d’active augmentée du nombre 200. Le 2 août 1914, le 253ème régiment d’infanterie voit le jour, composé en grande partie de réservistes, ce qui représente environ 2200 soldats dont la plupart sont catalans.

Au début de la guerre, le régiment forme les réservistes et quitte Perpignan le 15 août pour participer à la bataille d’Alsace. Les hommes restent dans ce secteur pendant trois ans. Le régiment subit tellement de pertes lors de la bataille de l’Aisne qu’il est dissous le 9 septembre 1917.

Plus de 500 poilus réservistes du 253e sont morts pour la France.

D’après Renaud Martinez : « Perpignan ville de garnison », Perpignan pendant la première Guerre mondiale, Nouvelles éditions Sutton, Tours, octobre 2018.

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